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Afin de bien percevoir les difficultés associées au transport de la voix sur IP, un comparatif entre la commutation de circuits des télécoms et la commutation de paquets d’IP est nécessaire. Ensuite, une étude des différents délais associés à VoIP permettra de comprendre les facteurs incompressibles négatifs pour la communication.
I. Comparaison IP - Télécoms
Les deux approches IP et télécoms sont pratiquement opposées. Où IP est simple et débrouillard, les télécoms sont complexes et figés. Le réseau qui est utilisé par les télécoms est le réseau X25. Le tableau suivant établi la comparaison entre ces deux systèmes sur différents points :
II. Le transfert de la voix : un chemin semé d’embûches
Le tableau précédent
fait un état des lieux des différences entre IP et X25. Il est cependant nécessaire
d'expliquer comment arrivent ses défauts de transmission. Voici
pourquoi cette partie répertorie les trois principales causes des
difficultés et des limites associées à VoIP :
- Délai : temps de
transmission
d'un paquet (doit rester inférieur à 400ms pour respecter
les contraintes d'une conversation interactive)
- Gigue : variation de délai
(nécessite un buffer de resynchronisation en bout de chemin)
- Perte : disparition de
paquets au cours de la communication (fait partie de la transmission IP
mais doit être soit réduite, soit inhibée)
Le schéma ci-dessus reprend les difficultés évoquées et permet de comprendre quel sont les effets indésirables impliqués.
a) Analyse des délais
Quantifier le délai de transmission sur le réseau de manière fiable est quasi impossible, car il y a trop d'inconnues : table de routage, congestion, pannes, files d'attente… Cependant sur le chemin que prendrait une transmission de voix, on peut détailler certains délais inhérents au réseau :
Délais de l'émetteur :
- Numérisation et
codage : temps mis par une carte son ou une passerelle pour numériser
et coder un signal initialement analogique.
- Compression qui se décompose
en trois parties :
- Délai de trame
: contrairement à la numérisation d'un signal qui se fait
en continue, la compression porte sur une certaine longueur de données.
Attendre ces informations induit un temps non nul de traitement
- Délai d'encodage
: la compression par synthèse s'appuyant sur la prédiction,
ce délai est nécessaire à l'encodeur pour savoir,
pendant qu'il est en fonctionnement comment évolue le signal.
- Délai de traitement
: temps mis par l'algorithme pour compresser une trame. Il dépend
du processeur et de l'algorithme utilisé.
- Mise en paquets : intervalle
de temps pendant lequel l'application constitue un paquet (création
de l'en-tête, remplissage des données).
- Transmission : ce temps
dépend de la configuration dans laquelle on se trouve. A savoir
soit on est relié par modem soit par accès direct sur un
LAN-WAN.
Délais réseau :
- Propagation : sur un réseau
filaire, la vitesse de propagation est de 200000 km/s, cela induit un temps
de propagation non nul.
- Commutation et files d'attente
: suivant la nature du réseau différents temps peuvent être
indexés.
Délais du récepteur
: (ce sont les mêmes que pour l'émetteur)
- Réception.
- Buffer de gigue : cette
mémoire tampon permet de resynchroniser les paquets arrivant avec
des délais variables. Elle sert donc à compenser les décalages
et remettre en ordre les paquets.
- Dépaquetisation.
- Décompression.
- Décodage et conversion
numérique analogique.
Jusqu'à présent les mesures effectuées avec une solution téléphone à téléphone (via IP), sur un réseau bien géré et surdimensionné (en bande passante), montrent un délai total de 200 ms.
b) Analyse des pertes
La perte d'un paquet occasionne
un manque d'information lors de la réception du signal audio. Suivant
le nombre de paquets perdus, la qualité sonore en bout de ligne
peut s'en ressentir. Dans la philosophie IP, cette perte de paquet fait
partie intégrante du concept. En effet les routeurs sont obligés
(avec l'algorithme Random Early Detection) de détruire des paquets
afin d'anticiper d'éventuelles congestions.
Il existe principalement
quatre causes de perte de paquet :
Durée de vie
épuisée (TTL = 0).
Retard à la
réception supérieur au buffer de gigue.
Destruction par un
module congestionné.
Invalidité
du paquet due à des défauts de transmission.
c) conclusions
Toutes ces contraintes et
défauts inhérent à IP sont les fondements des difficultés
rencontrées par le concept VoIP.